"Voyager est quelque chose que tout le monde devrait pouvoir faire" : En fauteuil roulant et sous respirateur, ce Lyonnais a conquis la Roumanie
Malgré une maladie musculaire évolutive, Antoine Durand, 33 ans, a relevé un défi extraordinaire : se rendre en voiture jusqu'à Bucarest. Plus de dix jours après son retour, ce Lyonnais partage son expérience inspirante, porteuse d'un message fort sur l'espoir et l'accessibilité.
Antoine Durand, 33 ans, est atteint de la dystrophie musculaire de Duchenne, une maladie évolutive qui affecte ses muscles. Il se déplace en fauteuil roulant électrique et utilise un respirateur. Du 13 au 20 juillet, ce jeune Lyonnais a accepté un pari audacieux : se rendre en voiture jusqu'à Bucarest. Plus d'une semaine après son retour, Antoine revient sur ce voyage mémorable, porteur d'un puissant message d'espoir.
"J'aime beaucoup voyager et j'ai le sens du défi. Je ne voulais pas me mettre de barrières à cause de mon handicap", explique Antoine. C'est cette motivation qui a poussé le trentenaire à explorer la Roumanie, accompagné de sa voiture spécialement aménagée, de ses deux aidants et de ses deux chauffeurs bénévoles.
Traversant plus de 200 km et six pays européens, Antoine a voulu prouver que le handicap ne doit être une limite ni à la liberté, ni aux rêves. "L'idée était de parler de la mobilité ; voyager est quelque chose que tout le monde devrait pouvoir faire", insiste-t-il.
Des transports en commun plus "spacieux" en Roumanie
Après deux jours de route à travers l'Europe et un arrêt anecdotique à la douane, Antoine et ses trois compagnons sont arrivés en Roumanie le 15 juillet. "Je n'étais jamais allé aussi loin en voiture, j'ai adoré voir tous ces paysages, ça s'est vraiment bien passé", témoigne le Lyonnais. "En franchissant la frontière, la douane a ouvert le coffre. Quand ils ont vu la quantité de matériel dans la voiture, ils nous ont laissés passer sans nous contrôler", raconte Antoine avec amusement.
Fervent défenseur de la mobilité dans les transports en commun à travers son mouvement "un métro accessible à tous", le jeune homme s'est dit surpris par les infrastructures roumaines : "Par rapport au niveau de vie là-bas, l'accessibilité n'est pas si mal ; les bus étaient même plus accessibles qu'à Lyon", confie Antoine. Il précise : "Les bus étaient bien plus spacieux et avaient des rampes manuelles. Ce n'est pas agréable pour le chauffeur, mais ça évite les pannes."
Ce que le trentenaire retient également, c'est l'attitude des gens, qu'il a trouvés "plus ouverts" : "Parfois à Lyon, dans les transports, les gens ne me cèdent pas de place ou ne sont pas très ouverts, alors qu'à Bucarest, pas du tout."
Prochaine étape : le Mexique ?
De retour dans sa ville natale, Antoine ne cache pas ses nouvelles envies d'évasion. "Ça m'a donné envie de repartir, de voir d'autres paysages", confie-t-il. "L'année prochaine, j'aimerais aller au Mexique, mais c'est un autre type de défi."
Ce nouveau projet impliquerait de troquer sa voiture aménagée contre un billet d'avion. "Prendre l'avion, c'est du travail car mon fauteuil doit être mis en soute et je ne suis à l'aise qu'allongé", explique le jeune homme. À cela s'ajoutent des contraintes médicales : "Avec mon respirateur et l'altitude, c'est compliqué."
Malgré tous ces obstacles, Antoine n'a pas l'intention de se laisser décourager et compte bien poursuivre ses rêves. "Je n'ai pas peur que ça arrive", conclut le Lyonnais, déterminé.
Publié Lyon 02 08 2025