Le nom d'un nouveau gymnase en l'honneur d'une activiste du FLN sème la discorde
Le préfet du Rhône, Fabienne Buccio, a décidé de boycotter l'inauguration d'un nouveau gymnase à Vénissieux, jugeant son nom, en l'honneur d'une activiste du Front de Libération Nationale (FLN), "extrêmement contestable" et "susceptible de diviser les citoyens."
À Vénissieux, le nom donné à une nouvelle salle de sport polyvalente suscite une vive controverse. La municipalité, dirigée par la maire communiste Michèle Picard, a en effet choisi de nommer l'équipement en l'honneur d'Annie Steiner, une militante du Front de Libération Nationale (FLN). Cette dernière a reconnu avoir aidé les combattants à fabriquer des bombes qui ont causé des victimes civiles.
Cette décision a provoqué la colère du préfet du Rhône, Fabienne Buccio, qui a jugé ce choix "extrêmement contestable". Dans un communiqué de presse publié ce mardi, la représentante de l'État a exprimé sa "totale désapprobation" et a annoncé qu'aucun responsable étatique ne participerait à l'inauguration du gymnase, et ce, malgré un financement de 1,7 million d'euros accordé au projet.
Fabienne Buccio a déploré le fait qu'honorer "une militante française du Front de Libération Nationale, complice, à l'époque, de la lutte armée, est susceptible de diviser nos concitoyens". Pour elle, cette nomination "va à l'encontre de l'esprit qui a présidé à la création de ce nouvel outil de cohésion sociale et d'échanges intergénérationnels au service des habitants de Vénissieux".
Le nom a également fait débat au conseil municipal fin 2024, où un conseiller du Rassemblement National l'avait jugé "indécent", s'étonnant que la municipalité ait choisi de rendre hommage à une personne impliquée dans la lutte armée.
Cette affaire fait écho à d'autres polémiques similaires. Récemment, à Bobigny, en Seine-Saint-Denis, une maison départementale nommée en l'honneur d'un militant et poseur de bombes du FLN a été partiellement incendiée, quelques semaines seulement après son inauguration. L'édifice a également été retrouvé couvert de tags "racistes, dont des symboles suprémacistes", selon les autorités départementales.
Publié Lyon 26 08 2025