Au fait, que deviennent les objets confisqués dans les aéroports ?

 Au fait, que deviennent les objets confisqués dans les aéroports ?

À Nantes-Atlantique, les objets confisqués aux voyageurs trouvent une seconde vie grâce aux Restos du Cœur

Dans le hall de l'aéroport de Nantes-Atlantique, parmi les voyageurs qui traînent leur valise, Stéphane Guevel cherche un sac poubelle, non pas rempli de déchets mais de gels douche, de bouteilles d'eau, de yaourts et d'autres produits de beauté. La récolte n'est pas très bonne. « Là, on n'a même pas 10 kg alors que ça peut monter en période scolaire à 15-20 kg », détaille cet homme de 60 ans. Pas de quoi démotiver ce bénévole et trois autres de ses amis des Restos du Cœur. Depuis fin 2023, l'association humanitaire récupère les objets confisqués à l'aéroport de Nantes-Atlantique et les redistribue à ses 28 000 bénéficiaires.

Ici comme ailleurs, certains voyageurs oublient que certains articles sont interdits en cabine ou font l'objet de restrictions. Par exemple, tous les liquides, aérosols, gels de plus de 100 ml ne sont pas acceptés en avion. Tout comme les équipements sportifs et les objets pointus et tranchants comme les couteaux, ces confiscations occasionnent souvent quelques désagréments chez les voyageurs qui se séparent parfois d'un objet de valeur personnelle.

À part les enregistrer ou les envoyer par la poste, l'aéroport de Nantes-Atlantique propose depuis plus d'un an aux propriétaires de faire un don aux Restos du Cœur. « Retirer un objet ne fait jamais plaisir, c'est un pincement au cœur en moins que de les offrir plutôt que de les jeter à la poubelle », souligne un porte-parole de l'aéroport. Jusqu'alors, plusieurs tonnes de produits finissaient chaque année à la déchetterie.


« Il y a une énorme quantité de ciseaux que l'on retrouve »

« Le cadre juridique concernant la possibilité de donner ou non ces objets n'était pas très clair, se souvient Nathalie Pineau, responsable environnement à l'aéroport de Nantes-Atlantique. La loi anti-gaspillage [votée en 2020] a permis d'accélérer et d'étayer notre démarche. » Ce qu'il manquait, c'était de résoudre la problématique logistique, en se rapprochant d'une association capable de collecter et de trier sur place une telle quantité de rebuts. Les Restos du Cœur ont parfaitement répondu à ces exigences.

Chaque semaine, les bénévoles remplissent leur camion de 150 à 300 kg de produits, les acheminent vers leur centre de dépôt pour les trier, avant de les répartir entre les 34 centres de distribution de l'association caritative implantés en Loire-Atlantique.

Malgré les règles renforcées après les attentats du 11 septembre 2001, il n'est pas rare que les bénévoles se retrouvent face à des objets farfelus comme des fers à repasser, des outils de bricolage et même des ciseaux. « Il y a une énorme quantité de couteaux et de ciseaux que l'on peut retrouver », s'étonne Stéphane Guevel face à une poubelle remplie de paires.


« Les liquides déjà entamés, on ne les prend pas »

Dans une démarche anti-gaspillage, les bénévoles récupèrent même les cosmétiques déjà entamés, en s'assurant simplement de la propreté du contenant. En revanche, « tout ce qui a une date de péremption mais aussi les liquides déjà entamés, on ne les prend pas », précise Jean-Michel Griffon, directeur départemental des Restos du Cœur.

Dans un grand sac bleu, quelques vêtements s'entremêlent avec des shampoings, des déodorants et un magazine people. Les objets personnels perdus ou oubliés par leur propriétaire sont temporairement stockés dans le dépôt de l'aéroport. « Au bout de trois mois, si le propriétaire ne se manifeste pas pour les récupérer, ils sont automatiquement offerts aux Restos du Cœur », explique Nathalie Pineau.

L'année dernière, plus de 95 % des 3 tonnes d'objets saisis par la sécurité de l'infrastructure aéroportuaire ont pu retrouver une seconde vie auprès de personnes en situation de précarité.

D'autres initiatives similaires ont vu le jour ces dernières années en France. Depuis juin 2023, 21 tonnes d'objets ont été collectées dans les deux aéroports parisiens (Orly et Roissy-Charles de Gaulle) et reversées aux bénéficiaires des Restos du Cœur et du Secours Populaire. Cette démarche solidaire existe également à l'aéroport de Nice.


French Translation:

À Nantes-Atlantique, confiscated items from travelers find a second life thanks to Restos du Cœur

In the hall of Nantes-Atlantique Airport, among travelers carrying their suitcases, Stéphane Guevel searches for a garbage bag, not filled with waste but with shower gel, water bottles, yogurts, and other cosmetics. The harvest isn't very good. « There, we don't even have 10 kg, whereas during school holidays it can go up to 15-20 kg », explains this 60-year-old man. Not enough to demoralize this volunteer and three of his friends from the Restos du Cœur. Since late 2023, the humanitarian association has been collecting items confiscated at Nantes-Atlantique Airport and redistributing them to its 28,000 beneficiaries.

Here, as elsewhere, some travelers forget that certain items are prohibited in the cabin or are subject to restrictions. For example, not all liquids, aerosols, and gels larger than 100 ml are accepted on board. Just like sports equipment and sharp objects such as knives, these confiscations often cause some inconvenience for travelers who sometimes part with a personal valuable item.

Aside from checking them in or sending them by mail, Nantes-Atlantique Airport has been offering owners the opportunity to donate to the Restos du Cœur for over a year. « Removing an item never brings pleasure, it's less of a heartache to offer them rather than throwing them in the trash », emphasizes an airport spokesperson. Until then, several tons of products ended up in waste disposal every year.


« There's a huge quantity of scissors that we find »

« The legal framework regarding the possibility of donating these items or not was not very clear, recalls Nathalie Pineau, environmental manager at Nantes-Atlantique Airport. The anti-waste law [adopted in 2020] allowed us to accelerate and support our approach. » What was missing was to solve the logistical problem, by getting in touch with an association capable of collecting and sorting such a quantity of waste on site. The Restos du Cœur perfectly met these requirements.

Every week, volunteers fill their van with 150 to 300 kg of products, transport them to their storage center to sort them, before distributing them among the 34 distribution centers of the charity located in Loire-Atlantique.

Despite stricter rules after the September 11, 2001 attacks, it's not uncommon for volunteers to come across quirky items such as irons, DIY tools, and even scissors. « There's a huge quantity of knives and scissors that can be found », says Stéphane Guevel, surprised, in front of a bin full of pairs.


« Liquids that have already been consumed, we don't take them »

In an anti-waste approach, volunteers even recover already opened cosmetics, simply ensuring the cleanliness of the container. On the other hand, « anything with an expiry date, but also liquids that have already been consumed, we don't take them », specifies Jean-Michel Griffon, departmental director of Restos du Cœur.

In a large blue bag, some clothes are intertwined with shampoos, deodorants, and a celebrity magazine. Personal items lost or forgotten by their owner are temporarily stored in the airport's depot. « After three months, if the owner doesn't come forward to retrieve them, they are automatically offered to the Restos du Cœur », explains Nathalie Pineau.

Last year, over 95% of the 3 tons of items seized by the airport infrastructure's security were able to find a second life with people in precarious situations.

Other similar initiatives have emerged in recent years in France. Since June 2023, 21 tons of items have been collected from the two Parisian airports (Orly and Roissy-Charles de Gaulle) and donated to beneficiaries of Restos du Cœur and Secours Populaire. This solidarity approach also exists at Nice Airport.

Publié Lyon 22 03 2025