« Le vrai travail commence » : après le sauvetage, place aux chantiers pour Michèle Kang à l'OL

« Le vrai travail commence » : après le sauvetage, place aux chantiers pour Michèle Kang à l'OL

Quelques heures après avoir sauvé l'Olympique Lyonnais de la relégation en Ligue 2 qui lui pendait au nez, Michèle Kang, accompagnée de Michael Gerlinger, est revenue sur ces neuf derniers jours de travail, se disant « très fière » du club. Cette première étape validée, de nouveaux défis s'ouvrent désormais pour le duo de dirigeants lyonnais.


Un grand soupir de soulagement et « la meilleure nouvelle possible pour toute la communauté OL ». Ce mercredi soir, dans un auditorium très peu rempli au Groupama Stadium – la faute à une conférence de presse organisée à la dernière minute – Michèle Kang et Michael Gerlinger pouvaient enfin sourire. Devant un panneau promotionnel affichant fièrement le logo de la Ligue 1, la nouvelle présidente de l'Olympique Lyonnais, accompagnée de son directeur général, est revenue sur la décision prise quelques heures plus tôt par la commission fédérale de la FFF d'annuler la rétrogradation en Ligue 2 du club lyonnais.

Au terme d'un marathon de neuf jours durant lequel le nouveau duo à la tête du club a travaillé « nuit et jour », Michèle Kang s'est dite heureuse. Une décision « rendue possible grâce au travail acharné de toute l'équipe, y compris nos bailleurs de fonds et nos actionnaires », a expliqué l'Américaine de 66 ans. « Je suis très fière de ce que nous avons pu accomplir et je peux honnêtement dire que nous avons tout donné pour sauver le club. »

Consciente que « le vrai travail commence maintenant », Michèle Kang a expliqué que l'OL avait réussi à répondre à toutes les demandes de la DNCG, le gendarme financier du football français, après plusieurs mois de retard. Refusant de commenter les chiffres publiés ces derniers jours dans la presse (faisant état de 100 millions d'euros à trouver en liquidités et 100 millions supplémentaires sur un compte bloqué), la milliardaire américaine a simplement précisé qu'elle avait personnellement mis la main à la poche, tout comme les autres actionnaires, afin de satisfaire aux exigences de l'instance de contrôle. « C'était assez surprenant que tous les actionnaires, bailleurs de fonds et partenaires du club en soient tous venus à la même conclusion : l'OL devait rester en Ligue 1 », a-t-elle déclaré. « Nous avons pu démontrer que nous disposions de fonds suffisants pour soutenir l'équipe pendant toute la saison », a détaillé Kang à la presse.

Textor, celui dont le nom ne devrait plus être prononcé

Interrogée à plusieurs reprises sur son prédécesseur, l'Américain John Textor, qui avait lâché la main il y a une dizaine de jours après son nouvel échec, celui de trop, devant la DNCG, Michèle Kang a refusé d'évoquer le cas de son compatriote, tournant autour du pot et se refusant à mentionner une seule fois le nom de l'ancien président de l'OL. C'est d'ailleurs dans une allusion à peine voilée à son prédécesseur que Michèle Kang s'est engagée à ne pas être « l'enfant difficile » du football français devant les instances.

Avec ce premier examen réussi, seulement neuf jours après son arrivée à la tête du club, de nombreuses questions restent en suspens pour le septuple vainqueur du championnat de France. Quel impact la situation financière de l'OL aura-t-elle sur le secteur sportif ? Avec quels moyens Paulo Fonseca et ses hommes pourront-ils lutter en Ligue 1 dès le mois prochain ?

Si le nouveau directeur général de l'OL, Michael Gerlinger, a expliqué que le club avait présenté devant la commission d'appel « un plan de discipline financière », il a refusé de parler de « plan d'austérité ». « Nous avons adapté le budget par rapport à ce que nous avions présenté le 24 juin », a expliqué le dirigeant allemand, qui a passé de nombreuses années au Bayern Munich. « Nous analyserons avec la direction sportive les conséquences de cette modification mais pour moi, cela ne devrait pas avoir beaucoup d'impact par rapport à ce que nous avions prévu fin juin. »

« Notre objectif reste de jouer l'Europe »

« Notre objectif reste de jouer l'Europe et nous trouverons les moyens de nous battre comme la saison dernière pour le podium ou la 4e place », a poursuivi Gerlinger, dans des propos qui devraient rassurer les fans et les suiveurs du club lyonnais sur l'ambition de l'OL pour cette nouvelle saison de Ligue 1. Une ambition qui pourrait, malgré tout, se heurter à la réalité financière du club. Malgré ce dénouement heureux, cet épisode de début d'été devrait laisser des traces à Lyon. Avec des pertes de 117 millions d'euros sur les six derniers mois de 2024 et une masse salariale qui a atteint 84 % des recettes totales du club, Michèle Kang hérite d'un club qui était à la dérive et dont les fondations financières sont plus que fragiles.

Un club qui sera également sanctionné de 12,5 millions d'euros par l'UEFA pour non-respect des règles financières de l'instance européenne. Un autre héritage de l'ère Textor qui pourrait, dans les prochaines années, être lourd à porter pour le club, tant en coulisses que sur le terrain.

Publié Lyon 10 07 2025